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Momo pour le meilleur comme pour le pire

Je me souviens de Bernard Lenoir, il y a quelques années, qui évoquant une chanson tardive des Stone Roses avait dit un truc du genre : "On ne peut pas détester ce qu'on a adoré un jour". C'est vrai, en musique comme pour le reste, il ne faut pas avoir la mémoire courte. Ceci dit, j'ai adoré The Smiths, jamais Momo en solo. Alors, je ne vois pas vraiment d'inconvénient à tirer sur Steven Patrick à gros boulet. Eric Loret, un journaliste de Libé, s'en charge pas mal : "être asexué et narcissique à 20 ans comme tous les emos aujourd’hui, c’est très joli, mais continuer à faire croire ensuite qu’on vit tout seul, qu’on n’a jamais été amoureux et qu’on ne baise pas, avec la gueule qui empire en plus, c’est juste glauque". Pour ce qui est de sa critique des textes de Momo, il faut s'en doute faire la part des choses. Les textes engagés des années 80 n'ont pas grand chose à voir avec les ballades sentimentales du beau Patrick. C'est docteur Jekyll et Mister Hyde. Alors quitte à se pencher sur les rimes de l'artiste, je préfère cette chanson de 1984 (cette fameuse année où les Smiths ont été élus meilleur groupe du Royaume-Uni) :

I was looking for a job, and then I found a job
And heaven knows I'm miserable now
In my life
Oh, why do I give valuable time
To people who don't care if I live or die ?


Finalement si on peut regretter quelque chose, c'est que Morrissey ait pondu autant d'albums (une bonne vingtaine), lorsque la discographie des Smiths n'en compte que quatre. Mais bon, on refait pas l'histoire.

Avant


Après

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